Régime spécial de retraite des ex-présidents :
Emmanuel Macron conditionne la fin d'un privilège
Dans un courrier à la députée PS Christine Pirès-Beaune, le président de la République conditionne la suppression de la retraite spéciale des ex-chefs d’Etat à l’adoption de la réforme des retraites à points. Mais celle-ci a peu de chances de voir le jour d’ici la fin du quinquennat.
C’était il y a presque un an. Le 21 décembre 2019, alors que la contestation sociale sur la réforme des retraites battait son plein, l’annonce était destinée à frapper les esprits. Le président de la République révélait au Parisien qu’il renonçait à la "pension forfaitaire" des ex-chefs d’Etat et montrait ainsi aux Français qu’aucun régime spécial de retraite n’avait vocation à échapper au big-bang des retraites à points. Pas même le sien. "Macron met fin au privilège présidentiel", titrait la une du quotidien.
Depuis, une pandémie mondiale est passée par là. Le déficit et la dette ont explosé, la réforme des retraites a été suspendue et… le régime spécial du président est intact. L’article 19 de la loi du 3 avril 1955 stipule toujours qu’"il est attribué aux anciens présidents de la République française une dotation annuelle d’un montant égal à celui du traitement indiciaire brut d’un conseiller d’Etat". Soit 6.220 euros brut par mois (5.200 euros net) qui peuvent se cumuler avec d’autres pensions ou revenus sans plafond et qui ne sont pas à proprement parler une retraite puisqu’ils sont versés dès la fin du mandat.
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Publié le 04/12/2020 ∙ Média de publication : Challenge