Qatargate : l'Europe reste très laxiste face à la corruption
Selon un rapport d’experts, publié par l’Observatoire de l’éthique publique, présidé par René Dosière, les institutions européennes n’ont pas du tout tiré les leçons du Qatargate, un scandale de corruption, qui a éclaté il y a un an. Entretien avec le politologue Antoine Vauchez, qui a coordonné ce diagnostic accablant de la « bulle » bruxelloise, très vulnérable face aux stratégies d’influence des grands groupes privés et des Etats.
Il y a tout juste un an éclatait le scandale du Qatargate. La vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaïli, était interpellée avec 150 000 euros cachés en petites coupures dans des sacs de voyage. Tout comme l’ancien eurodéputé socialiste italien Pier Antonio Panzeri, soupçonné d’être le chef de file d’une organisation recevant des pots-de-vin, via son ONG « Fight impunity », du Qatar et du Maroc, des Etats qui ont nié ces accusations. L’enquête est toujours en cours.
Un an après, les institutions européennes sont toujours aussi vulnérables, selon un rapport d’experts au vitriol, coordonné par la politologue Antoine Vauchez, spécialiste du lobbying et des rapports entre la sphère publique et les entreprises. Ce livre blanc « Comment mieux protéger l’Union Européenne contre les conflits d’intérêts et la corruption », publié le 7 décembre par l’Observatoire de l’Ethique Publique, détaille ces faiblesses persistantes des institutions européennes face à l’influence de groupes privés de plus en plus puissants. Et formule des propositions radicales pour les protéger.
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Publié le 07/12/2023 ∙ Média de publication : Challenges